« Une victoire, non pas dans l’anéantissement terrible du maquis, mais dans la vie qu’il a eue, et le souffle qu’il a transmis. Histoire glorieuse qui jamais n’effacera le martyre, martyre qui ne put remettre en cause cette victoire dans les consciences », retenait le préfet de région. Le 21 juillet 2020 était le 76e anniversaire des combats de Vassieux-en-Vercors. L’attaque allemande aéroportée sonnait le début de la dispersion du maquis du Vercors et d’un cycle d’atrocités au cours duquel la population du village fut massacrée et détruits la quasi totalité des maisons et bâtiments agricoles.
Une douloureuse histoire – des premiers jours jusqu’au combats de l’été 44 – que rappelait le préfet de région, Pascal Mailhos, au cours d’une allocution qui lui permettait de souligner ce que représenta le maquis du Vercors pour toute la nation française. « L’histoire du maquis du Vercors est aussi celle de plus de 40 jours de liberté. Liberté acquise dans la mobilisation générale du 9 juin. Liberté proclamée par Yves Farge avec la restauration de la République le 3 juillet. Liberté défendue, jusqu’à l’ordre de dispersion lancé vingt jours plus tard par le chef militaire du maquis, François Huet. Durant tout ce temps, le Vercors fut ce morceau de France libre entre les cimes, ce phare qui projette sur tout le pays la lumière de l’espoir. »
Daniel Huillier, président de l’Association des Pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, prenait également la parole pour souligner l’importance et le symbole que représente aujourd’hui Vassieux-en-Vercors : « il est en France, des lieux où les valeurs de la République, le combat pour qu’elles perdurent et les sacrifices consentis parlent plus haut qu’ailleurs. Vassieux-en-Vercors est de ceux-là. » Un village qui compte parmi les cinq communes faites Compagnon de la libération, eu égard aux sacrifices consentis.
Et il en profitait pour exprimer un regret. « Le destin de Vassieux symbolise le sort de la patrie et celui du Vercors tout entier. Elle porte sur son blason la Croix de la Libération. Or, jamais un président de la République ne vint ici présider une cérémonie du 21 juillet alors que le maquis du Vercors est sans doute le plus anciens de France. Il fut le plus important de France par ces effectifs combattants. Il mobilisa contre lui la plus importante opération allemande jamais lancée contre un maquis en Europe occidentale et malheureusement celle qui fit le plus de pertes. Mais ses combattants survivants sont allés à Berlin, à Vienne, à Berchtesgaden et devant Turin. Si le président de la République porte le plus haut symbole de l’hommage de la Nation, comment ne pas être meurtri par une absence de 75 ans ? »
La cérémonie de ce 21 juillet 2020 s’est naturellement déroulée dans les conditions particulières que l’on connaît en cette année de crise sanitaire. On y notait la présence du général Hervé de Courrèges, commandant la 27e brigade d’infanterie de montagne ; de Thomas Ottenheimer, maire de Vassieux-en-Vercors commune Compagnon de la Libération, des maires de communes avoisinantes et des représentants des communes Compagnon de la Libération, de plusieurs parlementaires et élus, et de nombreux représentants des associations ainsi que des directions des offices départementaux des anciens combattants.
Cette cérémonie de Vassieux est l’une des nombreuses qui se sont déroulées et se dérouleront cet été pour commémorer les combats de Saint-Nizier, le massacre de la grotte de la Luire ou encore les fusillés de la Chapelle-en-Vercors ou les combats des pas de l’Est.