Les cérémonies du 80e anniversaire des combats du pas de l’Aiguille ont eu lieu le 20 juillet sur les lieux des combats puis aux Fourchaux, dans la commune de Chichiliane, en Trièves. Cérémonies suivie par près de deux cents personnes, au bas du sentier qui monte au pas.
« Ne pas oublier pour ne pas recommencer », c’est sous cette instance que se sont déroulées les cérémonies du 80e anniversaire des combats du pas de l’Aiguille, en début de matinée à la nécropole érigée au lieu des combats et à la suite devant le monument des Fourchaux. Cérémonies marquées par la présence de représentants des familles Galland, Pupin et Darier de différentes générations.
Donnant lecture de l’allocution du président national de l’association des Pionniers du Vercors, Daniel Huillier, Roger Ceccato rappelait les faits : « Avec l’offensive aérotransportée sur Vassieux et celle sur les axes Nord-Sud Lans-Corrençon et Valchevrière, l’attaque des pas est déclenchée le 21 juillet à la mi-journée. Dès le 21 au soir, les pas de la Selle, des Bachassons et des Chattons, défendus par des effectifs squelettiques, sont aux mains des Allemands. Sans soutien ni renforts compte-tenu des attaques qui touchent tout le massif, sans liaison autre que par coureurs, sans mortiers, la situation des 150 défenseurs est intenable. Ainsi entre les 21 et 23 juillet vont tomber également les pas du nord du Grand-Veymont, pas de la Ville, pas de Berrièves, pas de la Balme. »
La 8e compagnie du Groupement Schwehr est chargée de réduire la résistance au pas de l’Aiguille, les combats s’y poursuivent les 22 et 23 juillet. « Enfin dans la nuit du 23 au 24, les survivants valides tentent et réussissent la percée. Comment ne pas être saisi par l’émotion en pensant à ceux qui, trop gravement blessés pour accompagner leurs camarades, choisirent de ne pas tomber vivant aux mains d’un ennemi sans honneur », relevait Roger Ceccato.
Un récit historique qu’évoquaient également Pierre Suzzarini, maire de Mens, et Jacqueline Bonato première adjointe du maire de Chichiliane dans un discours à deux voix pour rappeler, « en ces temps de montée des nationalismes », que ces résistants, dont huit ont laissé leur vie au pas de l’Aiguille, « ont osé réagir ».
Ainsi que l’indiquait Roger Ceccato, « Liberté, Egalité, Fraternité, ce n’est pas qu’un symbole, c’est un engagement pour plus de liberté, plus d’égalité, plus de fraternité et cet engagement est plus que jamais d’actualité » tout en soulignant que ces jeunes résistants, « de toutes origines, géographiques, sociales, professionnelles, politiques, confessionnelles, se sont rassemblés dans ce combat car l’idéal efface toutes leurs différences. »
A l’issue des dépôts de gerbe, de l’interprétation du Chant des partisans et de la Marseillaise et du salut aux porte-drapeaux, le préfet de l’Isère Louis Laugier a pris la parole pour estimer quant à lui que la beauté des paysage permettait de « comprendre la détermination de nos anciens à défendre leur territoire ».