Il y a cinquante-trois ans disparaissait Eugène Chavant, celui que ses compagnons de résistance appelaient « le patron ». Eugène Chavant, chef civil de la Résistance, compagnon de la Libération des mains du général de Gaulle, fondateur de l’Association nationale des Pionniers du Vercors.
Comme chaque année, la cérémonie qui marque le souvenir de ce grand résistant s’est déroulé devant le monument qui porte son nom, dans le centre de Grenoble.
A l’issue de l’ouverture la cérémonie ce dimanche 30 janvier sous les auspices d’Alain Carminati, trésorier, il revenait à Daniel Huillier, président national de l’Association des Pionniers du Vercors, familles et amis, de prononcer les mots qui rappellent la mémoire d’Eugène Chavant.
Il notait sa participation à la première guerre mondiale, ses engagements syndicaux, au parti socialiste, son entrée dans la clandestinité puis sa nomination à la tête du mouvement Franc-Tireurs et du second comité de combat du Vercors après les arrestations du début 1943.
« Dans la trajectoire d’un homme vers les plus hautes responsabilités, celles qui conduisent à engager la vie des autres, ce qu’il convient de rappeler aujourd’hui d’Eugène Chavant, c’est l’homme de volonté, d’intelligence, de courage et de modestie. Là, ses capacités d’organisateur, sa robustesse intellectuelle et physique, son raisonnement logique et méthodique, son obstination qui pourtant s’effaçait devant les bons arguments des autres, tout cela fit du Patron un animateur hors pair de l’Histoire de la Résistance dauphinoise », soulignait Daniel Huiller.
Mais Eugène Chavant, c’est davantage encore que son engagement à la tête du Vercors résistant.
« Chavant a restauré la République Française dans le Vercors. Fuyant les honneurs, les fonctions et les postes, il sera le pilier de la reconstruction d’un territoire dévasté par un ennemi sans honneur. Il accomplira, avec d’autres mais à leur tête, une œuvre de soutien aux victimes et aux familles des combattants qui sera essentielle », notait Daniel Huiller.
« L’engagement de Clément nous rappelle que « la paix est un état instable et précaire, que la liberté n’est pas un droit acquis mais une reconquête inlassable ». Depuis que Clément l’a créée il y a 78 ans, notre Association des Pionniers et Combattants Volontaires du Maquis du Vercors est fière de porter ce message vers la jeunesse », concluait Daniel Huiller.
Le “Chant des pionniers du Vercors” a été entonné avant que la cérémonie ne s’achève par un dépôt de gerbes.