L’escadron de reconnaissance et d’intervention du 4e régiment de chasseurs de la 27e brigade d’infanterie de montagne est venu s’entraîner dans le Vercors. Un séjour qui s’est achevé par une cérémonie dans l’enceinte du mémorial de la Résistance, à Saint-Nizier-du-Moucherotte.
Du Mali au Vercors. Itinéraire de contrastes, pour les hommes de l’escadron de reconnaissance et d’intervention du 4e RCh, stationné à Gap. Au Mali, ils ont passé quatre mois ; ils en sont revenus en octobre. Séjour éprouvant, marqué par la perte de quatre des leurs. Au Vercors, ils étaient à l’exercice, en cette première semaine de janvier.
Une semaine qui s’est conclue par un passage au mémorial de la Résistance, à Saint-Nizier-du-Moucherotte. « C’est un devoir de rappeler à ces jeunes ce qui s’est passé ici et dont ils n’ont pas forcément connaissance », nous dira le capitaine de La Roche, commandant de l’escadron.
A Saint-Nizier, ils étaient accueillis par le général de division Giraud, ancien commandant de la 27e division alpine, et par Alain Raffin, membre du conseil d’administration de l’association des Pionnier du Vercors. Guy Giraud a fait le récit devant les hommes du 4e RCh de ce qui s’est passé il y a maintenant 70 ans dans la France de la défaite, puis de l’occupation d’abord italienne, ensuite allemande. Comment la Résistance s’est peu à peu construite et comment est né le maquis du Vercors, jusqu’aux combats de l’été 1944. « Ces jeunes avaient votre âge, rappelait le général, au départ sans entraînement ni formation militaire, ils ont tenu tête à l’ennemi puis constitué des unités qui ont contribué à la libération du pays, jusqu’en Allemagne pour le 11e cuir et en Autriche pour le 6e BCA. » Évoquant les soldats du 4e RCh, le général Giraud nous indiquait en aparté : « ceux-là aujourd’hui ont le même courage que ceux qui se sont battus ici, au Vercors ».
Dans l’enceinte du mémorial de Saint-Nizier, une cérémonie militaire s’est ensuite déroulée. L’étoile d’éclaireur skieur du régiment a été remise à deux récipiendaires, des galons ont été attribués ainsi que des médailles de la défense nationale. Cérémonie conclue par un hommage aux morts, aux Résistants honorés par le mémorial comme aux disparus du 4e RCh, au Mali ou en montagne.
Ce moment solennel venait parachever une semaine de belle intensité. Le 4e RCh s’entraîne dans les massifs des Hautes-Alpes et de l’Isère. « Le Vercors présente un relief varié, des conditions difficiles, c’est pour nous un excellent terrain de jeux », nous expliquait le capitaine de La Roche. L’escadron de reconnaissance et d’intervention est une unité de combat spécifique au sein du régiment. Elle est spécialisée dans l’information sur les mouvements de l’ennemi et le combat antichar. Mobilité, agilité, adaptation aux conditions difficiles… sont les qualités que recherche l’encadrement de l’escadron. La semaine a donc été consacrée à des exercices de prise de crêtes ou de bâtiments, à des ascensions, pour certains à la maîtrise du ski… « C’est l’occasion d’entretenir des savoir-faire, des compétences, de travailler l’excellence du commandement de petites unités très mobiles en milieu difficile », note le capitaine.
Le Vercors, pour être efficace en opérations extérieures? Le froid pour intervenir sous 45 degrés à l’ombre? « Ce n’est pas incohérent, souligne Jean de La Roche, nous nous entraînons à faire face à des situations extrêmes, dans un état de fatigue marqué, dans un milieu hostile… ces qualités que nous recherchons ici, elles nous sont indispensables lors des missions qui nous sont attribuées, au Mali ou ailleurs. »
Un entraînement qui a pris une dimension supplémentaire après ce passage au mémorial de Saint-Nizier.