A l’occasion du 79e anniversaire des combats de Saint-Nizier, l’assemblée générale de l’Association nationale des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors s’est réunie à Villard-de-Lans.
Moment intense, que celui de l’expression des enfants de la classe de CM2 de Saint-Nizier-du-Moucherotte, lors de la cérémonie commémorative, le 13 juin, dans l’enceinte de la nécropole. Ils disaient des textes qu’ils avaient eux-même montés, à partir de citations de résistants autour du beau mot de liberté. Avant que d’interpréter le Chant des partisans, a capella.
Moment fort d’une journée qui n’en manqua pas. Ce 13 juin, c’est en effet la date anniversaire des premiers combats de l’été 1944, lorsque les troupes allemandes lancèrent le premier assaut sur Saint-Nizier. Le début de combats qui s’achevèrent le 23 juillet 1944, après l’envahissement du plateau par des Allemands qui utilisèrent toutes les voies possibles – dont celle des airs – pour pénétrer jusqu’au cœur du massif. Outre celle de la nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte, des cérémonies étaient organisées à Villard-de-Lans et Valchevrière – d’autres commémorations auront lieu à Vassieux-en-Vercors le 21 juillet.
Cette journée est aussi, traditionnellement, celle de la réunion de l’assemblée générale de l’Association des pionniers et combattants volontaires du maquis du Vercors, familles et amis, qui s’est déroulée dans l’après-midi à la Coupole, la grande salle communale de Villard-de-Lans.
Une assemblée générale marquée par le souhait exprimé d’un renouvellement de l’association afin qu’elle réponde toujours mieux aux exigences de son époque.
Une association qui s’appuie pour cela sur la richesse de son activité. Le rapport d’activité présenté par Didier Croibier Muscat, son secrétaire général, en témoignait. Une collaboration développée tant avec les armées qu’avec le monde de l’éducation nationale pour partager la mémoire de la résistance en Vercors et les valeurs dont elle est porteuse, un travail de communication en direction d’un large public pour diffuser une information historique – qu’atteste le site internet sur lequel vous lisez ces lignes tout comme le riche bulletin qu’édite l’association – un travail aussi d’entretien et de restauration des stèles et monuments qui rendent hommage à la résistance…
Alain Raffin rendait également compte des efforts que déploie l’association pour la réédition d’ouvrages écrits par des résistants et qui sont autant de témoignages essentiels sur ce qu’ils ont vécu au cours de ces années terribles – Avoir vingt ans au maquis du Vercors, 1943-1944, de Marc Serratice, Vercors, citadelle de la liberté, de Paul Dreyfus ; Vercors premier maquis de France, d’André Valot (lieutenant Stephen)… Avec également la perspective de l’édition d’une somme, que l’on doit à l’opiniâtreté de Maurice Bleicher, président délégué de l’association, un dictionnaire biographique de la résistance dans le Vercors, comportant plus de 5700 biographies et pas moins de 2000 photos. Ouvrage que devraient éditer les Presses universitaires de Grenoble.
Mais l’association a d’autres ambitions encore. Des pistes de réflexion étaient pour cela mises sur la table par Cécile Gallavardin. Avec la volonté d’élargir le nombre d’adhérents associés à l’activité. Et notamment les nouveaux adhérents, représentant de nouvelles générations issues de familles de résistants mais aussi intéressées à la signification actuelle de ces combats pour la liberté et l’égalité. Où l’on évoque la création de pôles de collaboration entre des membres de l’association prêts à s’investir dans tel ou tel domaine, d’utilisation des moyens qu’offrent aujourd’hui les outils collaboratifs, de rationalisation des méthodes de travail… Un souhait, que la fluidité de la circulation de l’information au sein de l’association permette à tous ceux qui le souhaitent d’y trouver leur place et de prendre une part active à son rayonnement.
Rapport d’activité et perspectives de travail qui ont été adoptées à l’unanimité, tout comme le budget de l’association qui s’établit à 67000 euros à l’issue de sa présentation par Gérard Chabert, trésorier de l’association.
L’assemblée générale a également procédé à l’élection des quinze membres de son conseil d’administration et Daniel Huiller, son président, en a conclu les travaux.
Là encore, l’un de ces instants, en écho aux mots des enfants du matin, qui marque les esprits. Daniel Huillier évoquait quelques uns de ses souvenirs de cette période qu’il a traversée à l’âge de quinze ans. Dont la mort d’un de ses oncles, tué Grand rue à Grenoble… trente heures avant que les Allemands ne quittent la ville devant l’avancée alliée, le 22 août 1944.