Des valeurs partagées
Dès sa création en 44, les valeurs communes aux membres de l’association ont reposé sur un triptyque: honorer, être solidaire, transmettre.
Honorer. Des stèles, des plaques, surmontées du chamois, emblème des FFI du Vercors, sont progressivement réparties sur l’ensemble du massif. Pour ensevelir les corps des victimes, l’association a construit les trois nécropoles et les a entretenues de 1947 à 2018 : Saint-Nizier-du-Moucherotte (Isère), Chichilianne (Isère) et Vassieux-en-Vercors (Drôme), cas unique en France. Chaque année l’association y honore les morts civils et militaires.
Etre solidaire. Les actions d’Eugène Chavant, chef civil du Vercors, dit Clément, président fondateur de l’association jusqu’à sa mort en 1969, sont tournées vers la solidarité. Les présidents successifs ont poursuivi son œuvre. Outre l’amitié, c’est une volonté de venir en aide à ceux qui rencontrent des difficultés ou aux familles des disparus, notamment les veuves et les orphelins. Avant même la création de l’association, dès septembre 44, ceux qui étaient devenus des « anciens du maquis » s’entraident financièrement, pour retrouver un emploi, faire face aux difficultés de la reconstruction. Dès lors qu’elle fut créée, en novembre 44, l’association verse des secours jusque dans les années 70 dans le cadre d’une commission de solidarité présidée par Georges Baudry, médecin et résistant grenoblois. Ces valeurs de solidarité, même si elles s’expriment différemment aujourd’hui, continuent de représenter l’un des ferments de l’activité de l’association.
Transmettre. Dès 1944, la transmission de valeurs issues de la Résistance envers les jeunes générations a été un défi permanent. Les enfants ont toujours été associés aux événements commémoratifs. Dès l’origine, l’article 1er des statuts de l’association stipulait : « que l’amicale poursuit le but de donner à notre jeune génération l’esprit de sacrifice qui a animé notre belle résistance de 1940 à 1944 ». Cette volonté se traduit par la création d’une colonie de vacances baptisée la « Clémentine » installée à Saint-Julien-en-Vercors dans les années 1950. L’été, elle accueillait environ 120 enfants, certains à titre gracieux. Georges Baudry note à cet égard : « Si vos enfants sont appelés un jour à continuer votre œuvre, ils auront appris à devenir Vercors au sein de notre colonie ».
Cette volonté de transmission s’exprime aujourd’hui par la contribution à des publications scientifiques, par des choix de communication qui ont présidé à la naissance de ce site internet et de la page Facebook de l’association.
Ces valeurs de respect, de solidarité et d’attention à la jeunesse permettent à l’association de s’exprimer sur l’impératif du respect des libertés individuelles et collectives dans le monde d’aujourd’hui.
Elles fondent l’activité de l’association depuis la création de l’association à nos jours. Ces valeurs qu’elle puise dans son histoire unissent ses adhérents et sont à la base de la place de l’association dans le monde moderne.
Le message des combattants volontaires du Vercors a conservé toute son acuité. Il n’est pas de futur sans mémoire.